Deux ou trois choses qui me sont inconnues

Parution : Juin 2009
Genre : Recueil de peintures
Peintures : Edmond Baudoin
Préface : Jean-Luc Coudray

Pages : 48 pages couleurs
Format : 24,3 cm x 17,3 cm
Tirage : 250 ex. signés et numérotés
ISBN: 978-2-915757-15-6
Prix: 48 €

Edmond Baudoin

" Il y a sur la frontière entre les Etats Unis et le Mexique une ville qui s'appelle Ciudad Juarez. Presque tous les jours, j'apprenais depuis la terrasse en paix ou je travaillais, la nouvelle d'une ou deux femmes exécutées dans cette ville. Je leur dédie ce livre.."

Préface

Les peintures d’Edmond Baudoin m’immergent dans un paysage ionisé de rêve. J’y vois une femme vouée à son bonheur et dont l’extase irise l’univers autour d’elle. J’y trouve un observateur, nu, captif de l’apparition féminine. S’agit-il du peintre qui représente son obsession de la beauté ou du lecteur capturé par le piège psychique de la toile ? Les ciels, quelquefois inquiétants, n’atteignent pas la confiance de cette femme, abandonnée à la circulation de sa jouissance.

Nous connaissions la puissance suggestive du dessin d’Edmond Baudoin dont les traits ou les lueurs noires montraient le monde tel qu’il est, c’est-à-dire purement psychique. Mais la dimension picturale nous dévoile aujourd’hui de nouvelles densités poétiques. Ces peintures sont à la fois des arrêts sur image, comme des prélèvements surnaturels d’une narration qui nous échappe, et des pensées qui contiennent toute l’histoire.

Le corps féminin qui se dévoile sans réserve n’est que pudeur, la nudité de l’observateur, vulnérabilité. L’homme qui regarde n’est pas un voyeur et le lecteur, devant les corps nus, n’aperçoit que délicatesse et fragilité. Dans les bandes dessinées d’Edmond Baudouin, nous suivions des cheminements. Ici, nous assistons à une étrange répétition qui a choisi de renouveler le regard plutôt que le sujet. Au fil de ces femmes, toujours lascives sous des soleils hallucinés, le lecteur est confronté à sa propre métamorphose. Telle est l’exigence de la pensée, revenir incessamment à la source, qui est ici la femme, pour y puiser, dans un nouvel affrontement, une eau chaque fois différente.

Si la finesse du dessin contribue à la fascination, il s’agit bien de peintures. Les couleurs, comme des chairs brillantes, enveloppent la scène, luisent de leur propre détermination. Edmond Baudoin nous offre ici un accomplissement de son art, dont le plus fin secret est de l’associer au sommeil de la femme, ultime accomplissement.

Jean-Luc Coudray


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