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Parution : 1er mars 2008
Genre : Recueil d'illustrations
Auteur: Jean-Michel Nicollet
Préface : Hélène Oswald

Pages : 224 pages couleurs
Format : 23,7x18 cm, cartonnée avec coffret imprimé
Tirage : 250 ex. signés et numérotés
ISBN: 978-2-915757-07-1
Prix: 95 €

Jean Michel Nicolet

Jean Michel Nicollet est surtout connu comme illustrateur, en particulier pour les couvertures des éditions Néo, Titres SF et Folio Junior. Il a suivi les cours de l'école des Beaux-Arts de sa ville natale où il rencontre Jacques Tardi, puis ceux de l'école de Paris. Son œuvre, essentiellement réalisée à la peinture acrylique, développe les thèmes de l'étrange et du surnaturel.

Préface

Sur la couverture du numéro 1 de la collection «Fantastique/Science-fiction aventure», Sept pas vers Satan, d’Abraham Merritt, Satan trône en majesté. Dix ans plus tard, sur la couverture de l’ultime livre de la collection, le numéro double 218-219, Morthylla, de Clark Ashton Smith, une superbe et dangereuse créature à demi nue s’offre aux regards... Les deux illustrations sont signées Jean-Michel Nicollet, comme toutes celles des couvertures des livres parus entre-temps dans la collection (à l’exception de celle du numéro 186, un livre de science-fiction de Marion Zimmer Bradley, Marée montante, illustrée par Kelek, la compagne de Jean-Michel). Comment, diable ! expliquer une si longue collaboration ? Très simplement : il n’y eut d’autre sorcellerie à l’oeuvre que le talent...

En 1979, quand nous avons, Pierre Jean et moi, créé la collection, il existait sur le marché nombre de collections de science-fiction. Nous souhaitions pour notre part ne pas lancer une collection de plus, mais mélanger les genres et publier aussi bien du fantastique que de la science-fiction, de l’horreur ou de l’aventure. Nous devions donc impérativement donner une forte identité visuelle à une collection hors normes publiant des auteurs souvent inclassables. Et nous avions dans l’idée de confier l’illustration de ses couvertures à un seul illustrateur, si possible venant de la BD, comme nous l’avions fait pour notre collection policière, « Le Miroir obscur », avec Jean-Claude Claeys.

En effet, à l’époque, la BD, devenue un genre adulte, était en pleine expansion. Des maisons d’éditions spécialisées comme les Humanoïdes associés s’étaient créées, des magazines lui étaient consacrés, tel le mythique Métal hurlant, auquel collaborait Jean-Michel Nicollet. Il avait aussi réalisé certaines illustrations pour les couvertures de la collection «Titres-SF», chez Lattès et surtout, venait de publier une de ses oeuvres majeures, Le Diable. Comme l’a remarqué plus tard un journaliste qui nous interviewait pour une radio, il y eut, après les sept premiers, beaucoup de pas vers Satan ! Force est de reconnaître que l’auteur du Diable était parfaitement à sa place chez NéO !

C’est François Truchaud, spécialiste de H. P. Lovecraft, de R.E. Howard et de Graham Masterton - qui allait devenir un des traducteurs attitrés de NéO - qui nous avait présenté Jean-Michel dans nos bureaux situés alors rue de Babylone, à Paris VIIème. Le courant a tout de suite passé et nous sommes convenus dès le départ qu’il pourrait travailler en toute liberté : nous lui fournirions seulement le livre, aucune consigne, aucune équipe pour intervenir dans son travail ou l’orienter. Il serait seul maître (de l’effroi... il faut en effet reconnaître que si la collection a mêlé les genres, sa dominante était résolument fantastique, souvent mâtinée d’horreur). Seule contrainte, et ce afin d’accentuer l’identification visuelle, Pierre Jean - qui s’occupait chez nous des maquettes - lui avait demandé de respecter la même disposition : un personnage (pas toujours humain...) central, encadré par deux éléments adaptés au sujet : colonnes, pans de mur, rochers, parfois simplement suggérés.

Le succès a été au rendez-vous. Très vite, les lecteurs ont guetté l’apparition des nouveaux «NéO» en librairie. Par la suite, nombreux ont été les collectionneurs qui achetaient systématiquement toutes les parutions. Et s’il s’est ainsi créé, au fil des années, une nouvelle race de lecteurs, les «lecteurs NéO», c’est surtout grâce à l’illustrateur de la collection que cette engeance maléfique a pu s’épanouir... En 1988, ses couvertures pour NéO ont eu l’honneur d’apparaître à l’écran lors de l’émission d’Apostrophe consacrée au sang à laquelle il avait été invité…

Hélène Oswald


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