Parution : Juin 2005
Textes : Jean-Luc Coudray
Illustrations: Lorenzo Mattoti, Helene Giraud, Thomas Szabo, Mezzo, Stephane Levallois, Serge Clerc, Philippe Druilet, Philippe Caza, Annie Mahebes, Yoann, Victor Piranese, Pierre Clement, Alex Barbier
Pages : 48 pages couleurs
Format : 22,5x22,5 cm
Tirage : 2000 ex.
ISBN: 2-915757-01-X
Prix: 14,50 €
Elevé dans un discours écologique, il devient écologiste plus radical que ses parents. Il ne boit pas et ne fume pas pour lutter contre la pollution. Il n’a pas d’enfant pour lutter contre la surpopulation. Il pratique le yoga pour lutter contre le bruit. Il est en gros contre tout, sauf l’art, la poésie et l’humour. Un jeu savant entre les douches froides et les thés brûlants équilibre ses journées.
Si monsieur mouche faisait du cinéma, ce serait Buster Keaton qui se glisserait au milieu d'un film de Tati escamoté par Jean-Luc Godard que Sartre aurait inspiré.
Mais Monsieur Mouche reste un personnage de papier. Et c'est au lecteur de faire le lien entre le texte et l'illustration. Une sorte de Haïku graphique qu'interprètent de fameux dessinateurs. Le mot souligné par ces traits de géants, excite l'imagination. Monsieur Mouche a le verbe autoritaire et la conviction certaine. Il affirme, suivant une logique insensée. Ce candide magnifique, aux facéties inénarrables, charme par son inépuisable invention à éclairer d'un regard furieusement personnel, un quotidien somme toute banal. Funambule burlesque et surréaliste sautillant sur la corde raide de la folie ordinaire, il nous évite d'aller se faire pendre ailleurs en pratiquant le sourire. Léger. Une plume caressant un monde terne et pesant qui devient alors source d'un humour étrangement poétique.
Si monsieur Mouche réalisait un film, il mettrait en scène de nombreux comédiens, avec de fabuleux décors, sur un tournage qui devrait durer, durer, durer au moins un an. Et lorsque le producteur, fou furieux, à la fin du dernier jour de tournage, lui demanderait pourquoi pas un centimètre de pellicule n'avait jamais été utilisé, je suis certain que monsieur Mouche lui répondrait, stupéfait, qu'il ne voyait pas pourquoi alourdir la caméra alors qu'il était présent pour voir ce qu'il désirait.
le monde selon Monsieur Mouche, c'est un peu jouir de ce qu'on ne regardes plus, non ? Clap de fin...
Laurent Bouhnik