PlexiDream

Parution : 20 octobre 2009
Genre : Illustrations érotiques
Dessins : Alex Varenne
Préface : Michel-Edouard Leclerc

Pages : 108 pages couleurs
Format : 16,8 x 23,7 cm
Tirage : 350 ex signés, numérotés
ISBN: 978-2-915757-16-3
Prix: 45 €

Alex Varenne

" J'ai été conçu par un acte hautement pornographique et je suis né le 29 août 1939 sous le signe de la vierge. Mon lieu de naissance est un petit village de France situé près de Lyon : St Germain au Mt d'Or "

Préface

Varenne est un Maître. C’est la bande dessinée qui l’a fait connaître (Charlie Mensuel, l’Echo des Savanes). Ses dessins, d’abord en noir et blanc, inspirés d’une esthétique cloisonniste qu’on dirait volontiers japonisante, ont imposé son univers et son modus operandi, jusque sur de grands aplats de toile ou de plexi que ne renieraient certainement pas les rénovateurs du Pop Art.

Depuis des années, Varenne explore les corps, les territoires de l’amour et du sexe. Auteur érotique, pornographique ? La querelle l’indiffère. Fantasmes ou réalité, Eros est le prétexte sans cesse revendiqué pour investiguer le monde des pulsions, la sphère du désir.

L’homme est terriblement attachant, un brin malicieux quand il évoque « Le Goût des femmes ». Plus que l’amour peut-être, Varenne aime les femmes : « Tant que les femmes se reflèteront dans les miroirs » Femmes de chair, mais aussi idéalisées, symboliques, «totemisées ». On l’imagine dans son atelier parisien : passé l’émoi du premier effeuillage, et malgré l’évidente connivence entre eux, l’artiste sait créer la distance qui préserve la personnalité du modèle.

La facilité eut été d’entraîner le regard du spectateur dans la pornographie des corps haletants ou raidis sous l’emprise du plaisir. Non, justement, et il faut ici souligner une forme d’humilité, Varenne capture « les nus » dans le reflet du miroir plus qu’il ne cherche à les posséder. La gymnastique primitive des corps, ainsi cartographiée, livre alors toute une palette d’émotions : le désir bien sûr, mais aussi la tendresse, l’attente, la frustration...

C’est aujourd’hui « sa patte » : une technique faite de larges touches de couleurs franches, cernées d’un trait noir voluptueux et sensuel. Ou encore, comme ici, des corps blancs élégamment détachés d’un fond noir, d’un noir profond. Il s’en dégage une atmosphère épurée, stylisée, pour produire comme une sorte de glacis que l’utilisation du plexiglas vient désormais renforcer.

Mais derrière l’apparence clinique des corps offerts au miroir de Varenne, et même au plus fort de la crudité de la représentation, l’artiste finit par révéler ses propres fragilités. Et pour qui le connaît, il y a dans la quête artistique de Varenne, cette fascination pour la beauté, une forme de pudeur qui force le respect. Elle est la marque des grands...

Michel-Edouard Leclerc


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