Parution : Octobre 2024
Genre: Illustrations Polar
Auteurs : Jacques de Loustal
Format : 21 cm x 25,00 cm - Couverture cartonnée - vernis sélectif - quadri
Pages : 112 pages n/b - couleur Quadri
ISBN: 978-2-915757-55-2
Prix: 25 €
Né à Neuilly en 1956. A la fin des années 70, alors étudiant en architecture, il commence à publier des illustrations dans Rock & folk où il rencontre Philippe Paringaux qui lui écrira plusieurs scenarii de bandes dessinées publiées dans Métal Hurlant, puis (A Suivre). Ensemble ils signeront ainsi plusieurs albums tels que "Barney et la note bleue", "Coeurs de sable", "Kid Kongo", etc. Grand amateur de voyages, il rapporte de ses périples des carnets de voyages publiés aux Editions du Seuil
Un dessin. Une phrase.
Les deux combinés, une situation s’impose, comme surgie d’un vieux polar qu’on aurait vu et oublié. Un film noir des années 50, à la Dassin ou à la Melville, celui de Bob le Flambeur. On boit, on fume, on reluque l’entraîneuse de cabaret, on rosse ses ennemis (et parfois l’entraîneuse de cabaret), on cherche le rififi, on touche au grisbi. Bref, la routine d’une journée en Série Noire.
Rendons hommage ici, et Loustal le premier, à la figure de Glen Baxter, créateur en son temps d’une nouvelle forme d’humour graphique, qui joue jusqu’à l’absurde du décalage entre ses dessins, qu’on jurerait tirés des romans illustrés de sa jeunesse, et les réjouissants commentaires qu’il leur associe. Loustal, lui, ne recherche ni cette absurdité ni cet effet de décalage ; les instantanés de fiction qu’il nous donne à voir sont comme le point d’orgue d’une intrigue que nous avons reconstituée d’instinct, parce qu’issue d’un imaginaire collectif, au croisement du film de genre et du roman de gare. C’est un peu comme si l’auteur de ces pages nous épargnait les dramaturgies complexes et les péripéties sophistiquées pour nous mener à l’essentiel, ce moment que nous guettions, quand la jeune innocente s’éprend du voyou, ou quand le brave type succombe à la garce. CINE ROMAN serait comme un florilège de ses instants-là .
On y retrouve à la fois le Loustal solaire, celui des édens balnéaires, et le Loustal crépusculaire, celui des basfonds. Luxe, charme et cruauté… Un rien nostalgiques nous voilà de retour au bon vieux temps du sexe et de la violence, du lucre et du stupre, à l’heure où parfois, dans la fiction moderne, le vice nous manque.
Avertissement au lecteur : cet album est à consommer avec modération. À l’inverse des divers spiritueux qui ici coulent à flot, ces pages se dégustent comme un nectar.
Comme il est dit dans un célèbre western : «Quand la légende est plus belle que la vérité, imprime la légende». En soulignant l’image par le texte, c’est ce que Loustal fait au sens propre : il imprime la légende.
Tonino BENACQUISTA