Jean Michel Nicollet

Jean Michel Nicollet est surtout connu comme illustrateur, en particulier pour les couvertures des éditions Néo, Titres SF et Folio Junior. Il a suivi les cours de l'école des Beaux-Arts de sa ville natale où il rencontre Jacques Tardi, puis ceux de l'école de Paris. Son œuvre, essentiellement réalisée à la peinture acrylique, développe les thèmes de l'étrange et du surnaturel.

Avertissement

Tout d’abord, il me semble important de tenter de définir le sens du livre, que vous avez entre les mains, qui préalablement n’avait jamais été destiné à être publié, parce que trop intimiste, trop obscur. D’autre part, parce qu’il m’est impossible d’imaginer maintenant à qui il peut s’adresser. Cette suite d’images peintes dans des carnets reliés de noir est évidemment incomplète et inachevée et ne se terminera qu’avec moi.

Il ne s’agit pas, malgré son titre d’un rapport journalier, mais d’une fixation irrégulière de sensations souvent inspirées par des rêves, des fantasmes, des visions, des souvenirs, des lectures, des observations ou des rencontres. L’ensemble recueilli et fixé au fil du temps peut évoquer bien souvent une mélancolie hétéroclite à l’image d’une boutique de brocante à laquelle je peux m’identifier, comme un accumulateur maniaque.

Les acryliques qui composent ces carnets n’ont que peu à voir avec les travaux que j’ai réalisés dans le domaine illustratif, mais s’apparentent plus à celui d’une forme de figuration anecdotique voire caricaturale.

Ne déchirant jamais une page mais la repeignant au besoin, ils sont, sous l’aspect d’une expression directe et rapide, tous réalisés de mémoire, et jamais sur le motif, même lorsqu’il s’agit de rencontres formelles, afin de ne pas oublier des instants de crainte ou de plaisir, notant par ce moyen les phases importantes ou relatives d’un parcours de vie.

Je laisse à l’observateur le soin de découvrir et décoder les propos concrétisés sous cet aspect graphique. Mais peut-être nombreux sont les pièges qui parsèment la vitrine de cette « boutique » et chacun verra dans cette suite baroque comment il peut interpréter ces instants véritables ou mensongers.

Jean Michel Nicollet

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